"On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix" .

Publié le par Yann-Vari

Bientôt deux mois que j'ai posé mes valises sur le sol chilien, et plus de trois semaines que je n'ai pas donné de nouvelles via ce blog. Il est temps je crois, de faire un petit bilan.

 

Pas facile de tenir à jour ce carnet de bord. Au départ tu racontes tout, car tout te semble presque nouveau et digne d'intérêt. Et puis après vient le temps où tu crains de raconter des banalités. A force de croiser des étrangers en intercambio, tu te rends de moins en moins compte de la chance que tu as. Et puis, l'adaptation tant espérée fait perdre un peu de magie à cette vie nouvelle.

 

Aujourd'hui en prenant ma douche (et non pas en me rasant, je ne peux pas réfléchir comme Sarkozy avec ma barbe de deux semaines), je me suis rendu compte que je me sentais chez moi ici, et que j'étais en train de perdre mes réflexes français. Je m'imagine de plus en plus mal vivre en France, payer en euros... même lire en Français devient difficile (je me demande si j'aurais la possibilité de finir un de ceux que j'avais pris pour venir ici).

 

Certains l'auront compris, cet article est un peu l'équivalent de celui de Noémie. (et ça, je ne le découvre qu'en pleine rédaction de cet article).

 

J'espère que vous ne m'en voudrez pas mais je ne vais pas vous faire rêver aujourd'hui. Normal, en même temps : aujourd'hui il fait gris, aujourd'hui (comme 4 jours sur 7) je suis en week-end, et aujourd'hui comme de nombreux jours rennais, je ne fais rien alors que je m'étais promis de travailler. Un jour comme ça, c'est tout simplement un jour tout à fait banal pour un étudiant moderne lambda : un jour d'ennui et de glande, mais de l'autre de la terre.

 

Je sais pas si vous saisissez l'idée : mais je suis ici chez moi, comme en France quelque part. Les phases de "déracinement" et de "lune de miel" sont passées. Je suis résidant français au Chili. Et avec le temps, l'émerveillement laisse la place à la routine. Il est un peu tard pour vous raconter mon premier voyage en Argentine, à Mendoza, voir Clara, Laurène et Irina. Il est aussi un peu tard pour vous parler du Bicentenario : avec le temps, j'aurais du mal à vous retranscrire l'effervescence de cette fête populaire, l'excitation qu'elle provoque.

 

Peut-être que j'aurais le temps pour vous faire un petit résumé quand la motivation sera là.

 


 

Niveau apprentissage de la langue je reste assez frustré.

Hier, je me suis rendu compte à quel point les Chiliens que je côtoie font énormément d'effort pour être compréhensibles. Je fais mon malin à dire "sipo, weon", "wea" ou parfois même un ambitieux "cachai ?", mais quand je me retrouve seul au milieu d'un groupe de Chiliens, et que tous y vont de leur langage habituel, je me sens complètement à la ramasse, et presque honteux de ne pas comprendre quand ils s'adressent à moi.

Alors après, imaginez un peu la frustration quand je n'arrive pas à comprendre ceux qui se tue à faire des efforts pour moi (je vais peut-être un peu loin, là quand même).

 

La langue reste une barrière : je me vois mal discuter avec des Chiliens rencontré aux hasards des soirées pendant plus de 5 minutes, sans avoir l'impression d'être un attardé sans aucun intérêt.

 


Voilà, pour les nouvelles. Elles sont bonnes, le désenchantement est finalement une bonne nouvelle. Et le problème linguistique devrait tendre à s'atténuer avec le temps.

 

Désolé de ne pas vous avoir parlé de mes nouvelles rencontres, désolé pour le manque de couleur, la présentation bâclée, aujourd'hui j'avais un peu la flemme pour pas mal de chose - et l'important n'était pas de donner quelques nouvelles ?

 

Nos vemos !

 

PS : le titre est une citation (avec laquelle je ne suis pas du tout d'accord, sea dicho de paso) d'un certain Jean-Louis Gagnon dans son livre La mort d'un nègre. Je connais absolument pas. Une petite pensée pour le site Evene.fr sans qui rien n'aurait été possible. Amen.

Publié dans Vivre à Valpo

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Commenter cet article
N
<br /> j'ai oublié<br /> - j'aime le fait que toi non plus tu n'aies pas bossé de la journée<br /> <br /> Et je rectifient "quelque soiENT nos progrès"<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> J'aime!<br /> - le fait que mon prénom soit la seule chose colorée de cet article (oui, je suis égocentrique)<br /> - le fait que le précurseur des blogs-mis-à-jour fréquemment se réveille, après tout c'est toi qui m'a motivé à tenir mon blog à jour au début<br /> - le fait que toi aussi tu te sentes paumé dans un groupe de chiliens qui parlent entre eux, mais rassure toi les erasmus aussi avaient ce sentiment quand ils se retrouvaient coincés, seuls, dans<br /> un groupe de français, et ça je crois qu'on ne pourra jamais rien faire contre, quelque soit nos progrès en langue<br /> - le fait que tu te sentes aussi dans une nouvelle région française appelée "Chili". Contente de ne pas être la seule à avoir des pensées tordues comme ça<br /> - le fait que tu aies toujours des citations bien choisies<br /> <br /> Je vais m'arrêter là dans les "j'aime" sinon les gens vont croire que je suis tombée amoureuse de toi ^^<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Pour la couleur, c'est à cause du lien hypertexte. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> jaja<br /> <br /> <br /> <br />