Argent-Peur-Nation

Publié le par Yann-Vari

Il est 11h34 et je viens à peine d'arriver à la mairie de Viña del Mar - où, je le rappelle, j'effectue mon stage jusqu'à vendredi - et je commence à écrire un article.

Normal.

 

Petit article fourre-tout.

 

Monnaie :

 

Ici au Chili, la monnaie utilisée est le pesos. Attention il s'agit du pesos chilien, qui n'a rien à voir avec le pesos argentin. Le change hier était de 1€ = 653 CLP. L'euro était à peu près à ce niveau en arrivant, mais est redescendu à 610 pesos (ce qui fait bien mal au porte-monnaie). Mine de rien on fait gaffe au change quand est hors de la zone euro...

Il existe différentes pièces et différents billets qui vont de la pièce inutile de 1 pesos (= 1 centime de Nouveau Franc) au billet inutile de 20 000 pesos :

 

Pièces :

 

1 peso (inutile parce que sans valeur)
5 pesos (idem)
10 pesos (parfois utile, mais qui a la fâcheuse habitude de s'accumuler dans le porte-monnaie. Ressemble étrangement à nos anciennes pieces de 20 centimes de franc)
50 pesos
100 pesos (la pièce la plus courante, il en existe deux modèles, un vieille et moche couleur rouille et une autre qui semble être la copie de notre pièce d'un euro ou de 10FF)
500 pesos (comme notre pièce de 2€ mais en plus fine)

 

Billets :

 

1000 pesos (vert et blanc, très courant)
2000 pesos (l'ancien est rose et blanc et se casse littéralement quand tu le plie, le nouveau est violet sombre)
5000 pesos (rose avec la tête de Gabriela Mistral, prix Nobel de littérature. Il en existe un ancien et un nouveau)
10 000 pesos (bleu foncé. Casse-couille parce que trop gros... Pour acheter un billet de bus, le chauffeur risque de te rembourser avec tout ce qu'il a gagner dans la journée, et ne plus avoir de monnaie)
20 000 pesos (orange. Inutile parce que d'une valeur beaucoup trop grosse) 

 

Petit exercice d'observation et de connaissance historique. Vous avez trois minutes pour analyser la photo de cette pièce de 10 pesos :

 

4a30cf79b7cd2695449ddf7138346f7d-1-7.jpg

Republica de Chile, un ange brisant des chaînes, l'inscription Libertad...
... et cette date "11 IX 1973" (11 septembre 1973). 

Risques :

 

En arrivant à Valparaiso, tous les Chiliens vont vous rendre paranos. "Ne marche pas seul la nuit !" "Ne fais confiance à aucun Chilien." "Ne va pas dans ce quartier là de jour ou de nuit, c'est dangereux, tu vas te faire agresser !" "Go to Viña, Valparaiso very dangerous." "Ne sors jamais avec ton appareil photo".

 

Qu'en est-il vraiment ?
Aujourd'hui je me balade avec mon baladeur dans tous les endroits de la ville (ou presque). Je n'ai aucune crainte de sortir mon appareil photo dans la majorité des endroits. Inconscience ou lucidité ? La ville est-elle aussi dangereuse qu'on le dit ?

 

Déjà, "presque" tout le monde que je connais se sont déjà fait agresser une fois. Il existe une petite délinquance visible à Valpo, surtout dans des quartiers défavorisés, comme le barrio Puerto, où il est absolument à exclure de montrer quelconque signe de richesse si on ne veut pas se faire agresser. Mais il ne fait pas non plus craindre d'y aller.

 

Moi-même mercredi soir je me suis fait agresser. Il y a eut une panne de courant dans la moitié du pays et la ville était plongée dans le noir. Trois flaites ("kékés" chiliens) se sont approchés de moi et d'Hubert qui étions dans un abris bus, afin de nous demander du fric. Ils sont devenus de plus en plus menaçant jusqu'à poser un objet cylindrique sur ma tempe. Je vous rassure, ce n'était pas un pistolet. Mais impossible d'en être certain sur le coup. J'avais seulement 2000 pesos sur moi (3€). Je me suis pas dégonflé et je les ai repoussés et j'ai rejoint un endroit plus lumineux. Ils ne m'ont rien voler. Non ce n'était pas du courage, c'était de l'inconscience.
Tout ça pour dire que le risque existe, et qu'il peut arriver n'importe où : moi je n'étais pas à Valpo, mais à Viña - réputée plus sure (foutaises !). 

 

Le tout : ne pas être paranos, être conscient que le danger existe et ne jamais jouer les héros. Eviter aussi de parler Français en pleine nuit dans les quartiers réputés plus risqués. Je crois que plus ça va plus tu apprends à "être Chilien", c'est à dire que sans savoir tu perds progressivement une attitude de touriste pour te fondre dans la masse dans la rue, avec des réflexes de sécurité et de discretion qui deviennent automatiques (comme ne jamais sortir avec sa carte de crédit sur soi).

 

Ici être Français :

 

Petite discussion sur Skype avec Thibaut R. (fraîchement rentré à Pékin après un voyage de 5 semaines au Sud-Ouest chinois) me fait penser aux représentations qu'on les Chiliens des Français.

 

frances.jpg

 

 

"Les gens sont mieux habillés qu'ici, non ?" heuuuu... tu m'as vu avec mon jean abîmé au lavage et mon sweat à capuche ???

 

"Prononce mon prénom avec l'accent français s'il te plaît ? ... AHHHH QUE LINDO !!!!"

 

"Alors les Chiliennes ? Elles te plaisent ? Comment tu les trouves en comparaison avec les Françaises ?"

 

"Ah la Révolution française c'était quelque chose !"

 

"Pourquoi vous voulez pas travailler, vous les français ?" (référence aux grèves et manifestations contre l'élévation de l'âge légal de la retraite)

 

A un moment donné le thème favori était "Pourquoi vous n'aimez pas les gitans ?" . Je suis bien content que Sarkozy ait décidé de changer de stratégie et de faire diversion en tapant sur les magistrats français. Pas que je sois d'accord avec lui (loin de là), mais au moins les étrangers s'en foutent pas mal et comme ça on a plus à répondre à ces questions embarrassantes...

 

Publié dans Vivre à Valpo

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article